Que voulons-nous vraiment ?

Si nous tentons d’avoir une vision simple et directe des choses, nous pouvons les poser en quelques questions :

Quel est LE problème fondamental de l’humanité ?
Il peut se résumer à deux mots : peur, violence.

Comme beaucoup d’autres, je crois aujourd’hui que la peur « essentielle », « ontologique », n’est autre que la peur d’être séparé d’un principe aimant inconditionnel. Inconditionnel, car personne ne peut vivre sur cette terre sans être aimé inconditionnellement par au moins une personne. Ceux qui ne connaissent même pas cette condition vitale ne vivent pas, ils survivent.

La peur est toujours la peur d’être séparé.

Les différentes peurs que nous connaissons, être seul et abandonné, mourir, souffrir, perdre son identité – fausse ou véritable –, la peur de perdre ses proches, ses désirs, ses possessions, sa terre, et même son ciel, peuvent se résumer à une seule, celle d’être séparé de l’Amour, de Dieu, du Grand Esprit… !

La peur et la souffrance rendent souvent les êtres humains violents, tristes, pervers, voire sauvages, et parfois même les dotent d’une agressivité dite « maligne » dont aucun animal n’est capable. La violence les entraîne dans le cycle infernal des vengeances réciproques, créant l’Enfer sur la Terre.

Et nous y sommes déjà.

Quel est LA seule solution offerte à l’humanité ?
Elle se résume aussi à deux mots : Amour et Beauté.

Par exemple, ceux qui ont récemment vu le film de Yann Artus-Bertrand « HUMAN », celui de Wim Wenders « Le sel de la terre », ou partagé des situations dans lesquelles sont à l’œuvre la bienveillance, le pardon, le service à autrui, la gratitude vis-à-vis du monde vivant, ont vu et bien senti tout cela !

L’Amour, même si Sa nature est parfois violente et radicale quand Il vient nous bousculer et nous chercher, rend habituellement les gens doux, paisibles, respectueux, aimants, sociables, serviables, généreux et joyeux, créant le Paradis sur Terre ! Là où règne l’Amour, règnent fraternité et entr’aide, qui résolvent de nombreux problèmes !

Et nous y sommes aussi !

Que voulons-nous vraiment ?

Comment se fait-il que nous fassions le mal que nous ne souhaitons pas faire, et que nous ne faisons pas autant de bien que nous le voudrions ?

Comment se fait-il que nous désirions tous – au plus profond de nous – être aimés et aimer, et que nous succombions si facilement à la loi du talion ?

Il est impossible de répondre à ces questions si nous ne savons pas qui nous sommes, d’où nous venons, ce que nous portons comme fardeaux traumatiques personnels, familiaux, transgénérationnels, voire transpersonnels…

Nous posons comme postulat que toute violence, y compris la plus perverse, a son origine dans le trauma, que celui-ci soit physique, psychologique, ou bien spirituel. Il s’agit juste de creuser suffisamment profond pour en dévoiler l’origine…

Si nous voulons vraiment la paix dans le monde, avec les autres, il s’agira d’abord de faire la paix en nous-mêmes, sans quoi cette paix sera illusoire et de courte durée. Pour faire la paix en nous-mêmes, nous devons nous tourner vers l’intérieur et prendre la responsabilité de transformer notre « plomb en or ».

Ce qui nous « plombe », ce sont les mémoires traumatiques figées dans nos inconscients, les émotions non exprimées, qui entravent le bon fonctionnement de notre corps physique, de nos fonctions émotionnelles, affectives, mentales.

Ce qui nous plombe, ce sont les rancunes, les pardons impossibles, la haine de l’autre, qui empêchent toute évolution spirituelle véritable.

C’est pourquoi, si notre choix est clair, nous devons d’abord travailler à nettoyer, purifier nos corps et nos âmes blessés, à libérer nos forces et notre énergie vitale, qui autrement s’épuisent à faire barrage à nos émotions et à nos pulsions.

Alors seulement nous pourrons doucement « rentrer à la maison », « at home », et trouver là ce lieu sacré où notre cœur est en paix, en lien avec le monde divin.

Innombrables sont les fois où j’ai entendu de la bouche de stagiaires ou de patients, après une expérience profonde :
« Je me sens enfin « à la maison », enfin chez moi en moi… »

S’ils ne savent pas que leur vraie nature est trinitaire – corps, âme, esprit –, qu’ils ne sont pas que matière, mais aussi fils et filles « des étoiles », comment les hommes et les femmes de cette terre peuvent-ils savoir à quoi cette nature les destine ? Comment pourront-ils développer le lien sacré aux autres et au monde, ainsi que les talents et dons à faire fructifier, afin d’apporter au monde leur part de rêve et de créativité ?

Nous devons donc apprendre à développer courage et responsabilité afin de surmonter toutes les peurs qui entravent notre capacité à être en lien avec les autres et en harmonie avec la nature et le monde qui nous ont été confiés, peurs qui restreignent notre capacité à aimer, à être joyeux, libres, et créatifs. Faute de quoi les humains continueront leur infernale « course du rat » dans la pseudo-liberté solitaire de leurs illusions matérialistes, à courir stupidement après un toujours plus qui ne les satisfera jamais.

Il est en tout cas « trop tard pour être pessimistes » (Film HOME), il y a lieu aujourd’hui d’être créatifs et de trouver les moyens d’« incarner les changements que nous souhaitons voir dans le monde », selon la belle parole du Mahatma Gandhi.