Santé Intégrative n°2 | 2008 | Médecine Intégrative – Interview du Dr Patrick Baudin

SANTÉ INTEGRATIVE N°2 Médecine Intégrative | Mars – Avril 2008

Interview du Dr Patrick Baudin :
La Respiration Holotropique, thérapie intégrative naturelle

Propos recueillis par Alain Gourhant

Patrick Baudin nous explique son parcours de médecin devenant psychothérapeute en respiration holotropique (RH), nous raconte sa rencontre avec Stanislav Grof et nous introduit à sa conception de la médecine intégrant ses origines chamaniques.

Alain Gourhant : Est-ce que vous pouvez nous parler de votre cheminement, sûrement très intégratif, du médecin du SAMU au thérapeute en respiration holotropique ?

Patrick Baudin : Je ne sais pas pour quelles raisons je me suis inscrit en faculté de médecine, mais mon inconscient, lui, savait sûrement pourquoi, car aujourd’hui je suis très heureux d’avoir fait ce cursus. À la fin de mes études de médecine, je me suis spontanément orienté vers l’Urgence, d’une manière inconsciente aussi. J’ai donc travaillé sept ans au SAMU d’un hôpital universitaire. J’y ai croisé tellement de choses fortes au niveau existentiel, la mort, la souffrance, la déchéance et la blessure physique, et tous les drames qui gravitent autour de tout cela, que j’ai beaucoup lu au sujet de la mort, de l’accompagnement des mourants, de la vie après la mort.

J’ai lu entre autres Elisabeth Kübler Ross, Moody, La source noire de P. Van Eersel – c’est d’ailleurs dans ce livre que j’ai entendu parler pour la première fois de Stanislav Grof, de Frijhof Capra, de Ken Wilber, de tous ces gens qui ont tracé de nouvelles voies dans les domaines de la physique, de la psychologie, de la philosophie, dans tout ce qu’il fut convenu d’appeler le nouveau paradigme.

Ensuite, j’ai pris une année sabbatique en Inde et en Australie, pour réfléchir à ce que je voulais faire. Cela n’a pas tout éclairci, loin de là, car j’ai emporté mes « casseroles » avec moi, bien évidemment, et au retour, je me suis mis à faire des remplacements en médecine générale.

Je me suis rendu compte que ce qui m’intéressait le plus, c’était d’écouter, d’aller plus en profondeur avec les gens, plutôt que prescrire des médicaments – même s’ils ont aussi leur intérêt, ce qui reste très clair pour moi. Petit à petit, j’ai pris conscience que j’étais plus intéressé par l’aspect psychologique des maladies que l’aspect somatique pour lequel j’ai perdu peu à peu mes compétences, faute d’intérêt.

Alain Gourhant : Racontez-nous votre rencontre avec Stanislav Grof et la respiration holotropique ?

Patrick Baudin : En 1992, j’ai rencontré le Dr Stanislav Grof pour la première fois à Reims, dans un séminaire intitulé Psychoses et Emergences Spirituelles. Déjà cette intégration me plaisait : imaginer qu’il pouvait y avoir un rapport entre psychose et spiritualité, était quelque chose qui m’avait toujours semblé évident. Pendant un week-end entier, j’ai entendu Stanislav Grof parler de la réalité comme en termes d’hologramme, et des différentes connexions entre chamanisme, médecine, psychologie, philosophie, physique, spiritualité, religions, pratiques méditatives. C’était extraordinaire pour moi, je me suis senti nourri de quelque chose que j’attendais depuis vingt ans.

Le lendemain de ces deux jours de conférence, il était proposé de faire l’expérience de la respiration holotropique ; à l’époque, je n’imaginais pas du tout ce que pouvait représenter une expérience de lâcher prise. Je me suis mis à ventiler consciencieusement, en faisant comme indiqué, et très rapidement j’ai senti un espèce d’inconfort, j’ai eu l’impression de ne plus pouvoir respirer, j’ai pris conscience que j’étais en train de tétaniser ; la bouche, les mains, le thorax, le ventre, tout était en état de tétanisation complète ! J’avais la sensation horrible d’étouffer complétement. J’ai eu vraiment peur, je me suis dit que j’allais perdre conscience et mourir, que j’allais perdre le contrôle, tout ce qui m’effrayait le plus au monde – et c’était sûrement pour cela que j’étais là. Mais, j’ai tout de même pensé à ce que m’avait dit Grof l’avant-veille : « il s’agissait de faire confiance au processus ».

Il avait aussi longuement parlé de la mort et de la renaissance symbolique, de mort de l’ego. Donc, il y avait une partie de moi qui voulait lâcher et, en même temps, une partie qui était effrayée. J’ai perdu conscience complétement et quand je suis revenu à la surface, j’étais dans un système de lutte avec cinq ou six personnes sur moi que j’ai envoyés « bouler ». Mais ce n’était pas un geste que j’avais fait vraiment consciemment. Il s’est passé quelque chose d’extrêmement fort au niveau périnatal, une sorte de revécu du processus de naissance, où il fallait absolument que je me sorte de ce canal qui m’écrasait tellement, pour venir à l’air libre et enfin respirer normalement.

Après cette lutte, je suis arrivé dans une sorte de lumière … illuminante … de l’intérieur comme de l’extérieur, une lumière qui m’a fait penser à celle décrite par les gens qui sortent des NDE (Near Death Experience). En tout cas, j’ai eu l’expérience de venir à la lumière en venant de l’ombre et de renaître de façon très claire.

Au sortir de ça, j’ai senti un battement dans ma poitrine qui n’était plus un battement cardiaque, ni la respiration, mais une sorte de battement énergétique énorme, toutes les 5 ou 6 secondes. Quelqu’un m’a ensuite pris dans ses bras et a témoigné plus tard de ce battement, qu’elle avait ressenti également.

Alain Gourhant : C’est une expérience fondatrice pour vous …

Patrick Baudin : Oui, il y a un avant et un après, et cette expérience a été d’autant plus fondatrice que pendant au moins cinq semaines après, j’étais dans un état qui me parait irréel au monde ordinaire : un sentiment profond, pénétrant, total, d’amour inconditionnel pour tout ce qui vivait. Au niveau organique et physique, alors que j’étais arrivé à ce séminaire perclus de tensions, de spasmophilie, de pré-tétanie, constipé, mal au dos, mal au cou, mal aux reins, mal partout, j’ai constaté pendant ces cinq semaines, que j’avais récupéré un corps d’enfant, totalement indolore et détendu, comme si j’avais été complétement régénéré.

Alain Gourhant : C’est important ce que vous dites là, pour tous les spasmophiles qui lisent le journal …

Patrick Baudin : Oui, le fait d’hyperventiler accentue bien sûr le processus de tétanisation, qui peut aussi survenir spontanément dans le même contexte d’hyperventilation. Mais depuis que j’anime des stages de respiration holotropique, j’ai accompagné des centaines de gens en crise de tétanie et il est pour moi tout à fait clair, comme pour tous les praticiens de RH, que d’aller dans le problème, c’est aller dans sa résolution, la tétanie n’étant qu’un processus d’auto-guérison de surtensions musculaires et tendineuses, correspondant à des informations d’actions à vivre qui n’ont pas été suivies d’actions beaucoup de gestes retenus, de pulsions refoulées, engramées.

Permettre la consommation de cette énergie contenue parfois depuis des années, voire des décennies, est une opportunité de guérison psychosomatique extraordinaires.

Alain Gourhant : Nous reviendrons dessus plus en détails quand nous reparlerons de la respiration holotropique et des troubles neuro-fonctionnels. En attendant j’aimerais que vous continuiez à nous parler de ce chemin passionnant de votre vie professionnelles. Que s’est-il passé pour vous après cette expérience fondatrice ?

Patrick Baudin : Après, mon travail thérapeutique a commencé. C’est comme si j’avais été appâté par cette expérience mystique, au sens d’être dépassé par le Grand Mystère, cela n’ayant rien à voir avec le religieux, je le précise.

Alain Gourhant : Que voulez-vous dire ?

Patrick Baudin : Il faut être bien clair sur les différentes formes que peut prendre la vie spirituelle et préciser de quoi on parle, car le sujet est « brûlant ». Pour moi, il y a le religieux, c’est-à-dire le dogme, qui est l’organisation de la vie spirituelle. Ensuite, il y a la pratique spirituelle sous forme d’ascétisme. Et, dans ces deux formes de spiritualité, c’est l’ego, le petit « moi », qui tient les rênes, qui dit ce qu’il faut faire ou ne pas faire.

Par contre, l’expérience mystique, c’est le contraire, l’ego s’abandonne complétement à quelque chose de bien plus grand que lui, il accepte de se laisser dépasser par plus grand que lui, de se laisser immerger dans le Grand Mystère de la vie.

Pour revenir à mon parcours, j’ai donc fait une analyse jungienne pendant plusieurs années, j’ai continué des expériences de respiration holotropique qui m’ont purifié de nombreuses tensions, de névroses pénibles, de colères refoulées, de chagrins profonds et très anciens, de mes contradictions existentielles, et qui m’ont permis de découvrir mes pulsions de vie, mes pulsions sexuelles, mes pulsions de mort, mes besoins profonds, ma créativité et mon lien au corps tout autant que mon lien au monde invisible.

Ce fut prodigieusement intéressant et prodigieusement transformant. Au terme de trois années de travail sur moi-même, pendant lesquelles j’ai également fait la formation de Grof aux États-Unis, j’ai commencé à animer mes propres stages de Respiration Holotropique. C’est ce que j’attendais depuis longtemps, l’intégration de l’anthropologie, des différentes religions, du chamanisme, de la philosophie et de la médecine …

Alain Gourhant : Pendant un moment vous avez pratiqué ensemble la médecine et la respiration holotropique, comment cela s’est-il passé ?

Patrick Baudin : J’ai eu de gros ennuis avec le Conseil National de l’Ordre des Médecins qui m’a radié trois ans à cause de la Respiration Holotropique, tellement il ne supportait pas cette démarche. Il estimait que le RH état une pratique charlatanesque et honteuse pour la médecine, n’ayant rie à voir avec quoi que ce soit de scientifique.

Ils ont été très radicaux, d’autant plus que je me suis défendu très orgueilleusement et stupidement, du genre « j’ai tout compris » et vous ignore toutes ces belles choses bêtement. Dure mais bonne leçon pour mon ego. J’ai donc arrêté la médecine pendant trois ans pour exercer comme psychothérapeute.

Au terme des trois ans, j’ai demandé ma réintégration à l’Ordre, qui a été acceptée. J’avais « purgé ma peine ». Je me suis donc installé pendant 3 années comme médecin généraliste non conventionné, afin de pouvoir consulter chaque patient un minimum d’une heure pour travailler sur le sens profond et les causes psychiques des maladies.

Au bout de trois ans, soit un collègue jaloux ou inquiet, soit un client inquiet, a apporté une de mes publicités de stage de Respiration Holotropique an Conseil Départemental de l’Ordre, et les tracasseries ont recommencé : « Dr Baudin il faut que vous choisissiez, ou la médecine, ou cette « pratique » inqualifiable, qui discrédite la profession ». J’ai choisi. C’était en août 2023.

Alain Gourhant : Pourquoi la médecine classique n’a pas pu supporter ou intégrer une pratique thérapeutique comme la respiration holotropique ?

Patrick Baudin : Ce n’est pas le rôle du Conseil de l’Ordre de déterminer ce qui est valable ou non en médecine, car il est surtout là pour faire respecter l’éthique de la profession. Mais je pense que la médecine classique est trop egocentrique et très ethnocentriques, au sens où elle favorise exclusivement la culture scientifique occidentale, essentiellement matérialiste.

Jusqu’à maintenant, elle ne s’est pas beaucoup intéressée à ses propres racines qui sont évidemment chamaniques, et pas seulement issues de l’antiquité grecque. Depuis plus de 40 000 ans, des pratiques chamaniques que la médecine actuelle veut ignorer, et qui sont souvent considérées comme superstitions primitives, servent à guérir très efficacement les êtres humains de divers troubles physiques, psychologiques ou existentiels. Et elles sont en fait rigoureusement compatibles avec la médecine moderne.

Malheureusement, la médecine universitaire « scientifique » est tombée dans le « scientisme », et discrédite sans les connaître ni les expérimenter ces approches efficaces et qui donnent du sens aux maladies. C’est un grand drame pour les êtres humains que la science médicale qui fasse mondialement consensus, se soit autant désintéressée du « sens » profond des maladies.

Les sciences des religions, les sciences en rapport avec l’anthropologie, ça n’intéresse pas cette médecine, dirait-on, sauf quelques sages ouverts et cultivés, même si je pense qu’actuellement un certain quota de médecins avant-gardistes s’y intéressent fortement ; mais dans la médecine universitaire, pas encore. Elle reste trop souvent encore sur un concept « victimaire » de la maladie : la maladie vient de l’extérieur (des parents par la génétique, du microbe, de l’accident), et le malade est sa victime innocente.

Elle ne veut pas entrer dans des considérations existentielles et de pleine responsabilité vis-à-vis des maladies, sauf pour celles qu’elle reconnait liées au mode de vie.

Elle est aussi dans une histoire de pouvoir : la médecine classique est celle qui sait, ou qui est supposée savoir, elle n’aime pas tellement que le patient sache, ni qu’il soit responsable de lui, et responsable du résultat ou de l’échec. Et c’est cela qui inquiète tant aujourd’hui.

D’ailleurs, quand ça ne marche pas, les médecins ne se sentent pas bien du tout, et savent très bien projeter sur leurs patients leurs propres sentiments de culpabilité, et les culpabiliser sans vergogne.

Je sais ce qu’il en est, ayant longuement pratiqué de la sorte moi-même ; et je précise que je ne suis pas en train de généraliser ma propre histoire, je suis juste en train de commenter ce que j’observe ou que les patients me racontent.

Et pourtant, le génial Amboise Paré, médecin et chirurgien du roi, enseignait déjà il y a bien longtemps : « je suis là pour vous soigner, mais Dieu seul guérit », mettant les choses à leur juste place, de mon point de vue.

Alain Gourhant : Donc vous n’êtes plus médecin, vous êtes psychothérapeute ?

Patrick Baudin : Oui, et je suis très content de ce choix, car je me suis libéré d’un carcan conceptuel qui ne pouvait pas me convenir davantage.

J’ai l’impression de retourner à une médecine vraiment originelle, une médecine chamanique, sans nier le moins du monde les apports de la médecine moderne, universitaire, que j’admire profondément pour son efficacité à résoudre un certain nombre de problèmes précis, et que j’admire particulièrement dans le domaine de la chirurgie et des médicaments de substitution, pour les malades qui ont, par exemple, des problèmes hormonaux graves.

On ne peut pas nier cela, on ne peut que le respecter. Mais il faudrait dire plus souvent cette évidence, bien que cela paraisse choquant, que toutes les maladies sont par nature psychosomatiques, autrement dit qu’elles ne sont jamais seulement physiques ou psychologiques. 

Comment la médecine peut-elle dissocier à ce point ces aspects de notre humanité ? Comment ne pas voir que psychisme et physique ne sont que deux aspects, l’un immédiat et informatif, l’autre matériel, d’une même réalité, qui est l’être vivant lui-même ? Sans parler des aspects spirituels et existentiels de la maladie, si l’on veut bien songer à la dépression et l’anorexie par exemple !

 Avant de prescrire des pilules, ou au moins en même temps, il me parait juste de systématiquement m’intéresser aussi aux conflits que vivent les patients et qui bien souvent expliquent simplement leur pathologie. J’ai toujours pratiqué comme ça.

Alain Gourhant : Revenons à la respiration holotropique, est-ce que vous pourriez nous la définir ?

Patrick Baudin : La Respiration Holotropique a été créée dans les années par Stanislav Grof, psychiatre, chercheur, érudit, conférencier et expert international des états modifiés de conscience, et co-créateur du mouvement de la Psychologie Transpersonnelle.

Le terme « holos » signifie le tout et « tropique », qui va vers. C’est comme héliotrope, la fleur qui tend vers le soleil ; donc « holotropique », qui va vers la totalité, vers la complétude, vers une expérience globale de la réalité. C’est donc une pratique de respiration qui mène vers une expérience plus globale de la réalité. On peut aussi dire qu’il s’agit d’une forme d’intégration de pratiques chamaniques et de yoga de la respiration.

En fait, la méthode combine d’une manière simple et naturelle, une respiration approfondie et accélérée, des musiques spécifiques, et un contexte sécurisant – lieu calme, accompagnateurs compétents –, qui contribuent tous les trois à modifier l’état de conscience dans le sens d’une expansion, d’un élargissement, ce qui permet de mobiliser très activement et efficacement le potentiel du guérison spontané du corps et de la psyché. 

En élevant considérablement les niveaux d’énergie physique et psychique, la respiration active l’inconscient et les mémoires du corps – on peut parler de mémoires cellulaires – et donne accès à tous les niveaux de la psyché, le domaine biographique (notre histoire de vie), le domaine périnatal (notre histoire de naissance) et le domaine dit transpersonnel (au-delà de notre histoire personnes, au-delà du corps et du psychisme personnels) qui est le domaine des expériences de types mystique. 

Quels que soient l’âge, la culture et le lieu, il est possible de vivre des expériences particulièrement transformatrices et libératrices au niveau physique, émotionnel, affectif et spirituel.

Alain Gourhant : Est-ce qu’il y a une relation avec la respiration « rebirth » ?

Patrick Baudin : Oui, bien sûr, l’utilisation de l‘hyperventilation est le point commun mais Grof est allé beaucoup plus loin et beaucoup plus large en s’ouvrant au domaine spirituel et en proposant des expériences beaucoup plus longues et plus chamaniques.

D’autre part le processus est beaucoup moins directif, et plus respectueux, de mon point de vue, des mécanismes de défense de chacun. On ne tire personne, on ne pousse personne. Nous ne sommes pas des sauveurs !

Sur un plan pratique, nous proposons à un groupe de personnes, dans un cadre sécurisant, un lieu agréable où on ne va pas être dérangé, un accompagnateur par personne, un encadrement compétent, un contrat clair sur ce qui est possible et sur ce qui ne l’est pas, par exemple passage à l’acte violent. Une fois ce cadre posé, on invite la personne, après une relaxation guidée, à hyperventiler, c’est-à-dire à simplement respirer plus vite et plus fort – sans indiquer si c’est par le ventre ou par le thorax, par le nez ou par la bouche – on laisse la personne faire, on laisse le corps faire ce dont il a besoin, dans un choix de confiance totale dans la sagesse du processus.

Et la musique arrive là-dessus, 1h30mn de musiques inductrices de transe, très puissantes, avec beaucoup de tambours, puis 1h30 de musiques devenant progressivement plus douces et apaisantes, plus religieuses, plus répétitives, qui signifient de manière claire la fin de la session, et qui ouvrent d’autres espaces, parfois affectifs ou émotionnels.

Il y a aussi la possibilité d’un travail corporel à la fin ou pendant, et ce travail a ceci de particulier qu’il va dans le symptôme au lieu de chercher à le contourner ou à le réduire : par exemple, chez quelqu’un souffrant d’une oppression à la poitrine que le processus respiratoire ne lui permet pas d’explorer plus profondément, on va accentuer ce symptôme en proposant une pression sur la poitrine et demander à la personne d’explorer son ressenti et d’exprimer ce qui vient. C’est un peu le système de l’homéopathie uniciste, qui propose de traiter le problème avec le médicament « simillimum », le plus semblable possible au problème posé. 

À la fin de la session, il est proposé à chacun de faire un dessin, le « mandala », c’est-à-dire un dessin dans un cadre tracé sur une feuille, pour fixer, laisser une trace d’une impression générale, ou d’une expérience particulière sous forme quelque fois d’un symbole.

Cette pratique est inspirée de Jung, qui disait que ce dessin du mandala suite à des rêves ou des expériences fortes, pouvait non seulement prédire la suite du processus, mais aussi permettre l’intégration de l’expérience, qui peut être très bouleversante.

Alain Gourhant : C’est donc une psychothérapie très intégrative qui réunit et intègre harmonieusement des techniques venant d’horizons différents : musiques chamaniques, respiration yogique, travail corporel style reichien, mandala jungien, tout cela centré autour d’une notion, dont nous palerons la prochaine fois : « les états modifiés de conscience ».

Patrick Baudin a écrit : La respiration Holotropique avec Maria Tora Editions Souffle d’Or (actuellement épuisé, en attente de réédition). Il a traduit aussi un livre essentiel de Stanislav Grof : Pour une psychologie du futur Editions Dervy, ainsi que Le jeu cosmique